On sait tous ce que vaut habituellement un jeu adapté d’un film : c’est une bouse. Et quand on parle d’un mauvais film, c’est encore pire. Alors quand fut annoncé sur Switch un jeu basé sur la dernière itération de « La Momie », on pouvait s’attendre au pire. C’était sans compter sur le développeur WayForward, qui avait décidé, en empochant la licence, de jouer selon ses propres règles…
Ahmanet est revenue ? Ahma-mince…
Voilà l’histoire du jeu : la vilaine momie Ahmanet est revenue à la vie et elle n’est pas contente, elle a même prévu de détruire Londres car elle a mangé un mauvais fish and chips. A ses trousses se lance alors l’escadron Prodigium, commandé par Russell Crowe, prêt à la ramener dans son sarcophage pour finir sa sieste millénaire et arrêter de réanimer des zombies dans la capitale anglaise, car ça fait désordre.
C’est bon ? C’est plié ? Vous l’aurez compris, l’histoire de The Mummy Demastered n’a, comme le film lui-même, aucun intérêt. Et WayForward le savait. En fait, les développeurs de la série des Shantae et de Contra Rebirth a même exigé de réaliser le jeu selon leurs propres codes, d’où la mention « Demastered » du titre. Que veut donc dire ce sous-titre étrange ?
Eh bien, très chers lecteurs, elle veut dire que ce jeu a été développé à l’ancienne, comme sur Super NES. Pour un nouveau jeu qui pourrait afficher une débauche d’effets spéciaux, comme son film source, c’est un virage inattendu, et des plus bienvenus ! Car plutôt que de nous pondre un FPS marron-gris moche et générique, nous nous retrouvons avec un Metroidvania en 2D, genre que la société WayForward commence à bien connaître…

C’est la méchante momie : Touhtanpixel !
C’est donc en incarnant un soldat sans nom que vous allez explorer les sous-sols de Londres pour tuer des insectes géants, des rats mutants, des mort-vivants et des boss gigantesques à grands coups de mitrailleuse, de grenades et autres armes à feu. Perdu dans le labyrinthe sous la ville, ce sera à vous de survivre et de progresser en ramassant des artefacts et un arsenal évolutif pour améliorer votre mobilité.
Si tout semble aller sur le papier, tout n’est pourtant pas rose. Chaque environnement représente un niveau classique, avec à sa fin un boss à terrasser. Bien sûr, vous pouvez revenir et explorer les anciennes zones avec votre nouveau swag ramassé plus loin, mais l’exploration est assez peu récompensée. Vous trouverez quelques réserves de vie et de munitions, certes, mais surtout une collection de 50 jetons inutiles qui ne changent même pas la fin du jeu. C’est d’autant plus dommage que le début du jeu est un hommage vibrant à Super Metroid, et on aurait aimé continuer dans cet esprit.
Chaque environnement est un complexe de salles remplies de monstres, et c’est grâce à des armes spéciales aux munitions limitées que vous allez pouvoir les traverser sans trop en baver. Les ennemis sont divers et vont crescendo en difficulté au cours des 5 « niveaux » principaux, et vous serez toujours sollicités, ne serait-ce que pour passer à travers les vagues d’ennemis devant, au-dessus et même en-dessous.
Notons d’ailleurs une bonne idée du jeu : en cas de mort, votre soldat deviendra un mort-vivant, et ce sera à son successeur, seul et mal armé, de le tuer pour de bon afin de récupérer son matos. Et si vous en avez la patience, une fin spéciale vous attens en cas de « Perfect Run ».

Une enveloppe sans-âme…
D’un bout à l’autre, The Mummy Demastered est un très bon exemple de jeu qui réussit au niveau de ses mécaniques. La jouabilité est top, les graphismes en pixel-art sont très propres, la musique est pas mal et tout fonctionne… en surface.
C’est là le drame de The Mummy Demastered : le fait de venir d’une source si médiocre retient très fortement le jeu. Le monde, les personnages, l’ambiance, tout ça est fade et sans intérêt, et c’est assez vite que la lassitude s’installe. On a l’impression d’enchaîner les heures de jeu alors qu’en fait, on a joué que quelques minutes. D’ailleurs, la durée de vie du jeu est ridicule pour le genre, plafonnant à 7 heures pour voir la fin.
C’est bien le pire aspect du jeu : le manque d’âme. Laissez-moi m’expliquer : WayForward est la société qui a publié la série des Shantae, des jeux de plate-formes et exploration assez bons, charmants et très prenants. Ici, nous avons aussi un titre mécaniquement bon, mais avec rien qui ne retienne l’attention. On se retrouve avec une sorte de fast-food du jeu vidéo, à consommer rapidement, satisfaisant sur le moment, mais qui finalement vous laisse sur votre faim.
Notre avis
Si vous êtes en manque de Metroidvania, The Mummy Demastered pourra vous satisfaire. Malgré sa médiocrité, il reste un jeu de qualité acceptable, surtout en mode portable et sera agréable a lancer de temps en temps. Si vous cherchez une expérience de jeu plus complète, prenante, ou même longue, passez votre chemin, cette momie est destinée a rester enterrée sous les autres jeux de meilleure qualité.