- Développeur : SONKA
- Editeur : SONKA
- Genre : Plateformes, puzzle
- Nombre de joueur : 1
- Date de sortie : 20/04/2018
- Prix de lancement : 14,99 €
- Langues : Anglais, Français, Allemand, Italien, Espagnol, Russe, Chinois
- Taille : 771,75 MB
- Uniquement disponible sur l’eShop
« Aaaah Nostalgie… Je hurle ton nom face aux abîmes de la médiocrité quotidienne. Pixel or not pixel ? Telle est la question des marketeux… »
William Shakespeare
Tu les sens mes 16 Bits ?
Another World, Flashback… des titres évocateurs qui ont bercé mon début d’adolescence entre deux magazines Playboy (il n’y avait pas internet à l’époque, je me suis fait à la force du poignet). Je voyageais dans les mondes vidéoludiques façonnés par les génies français que sont Eric Chahi et Paul Cuisset. Des histoires tirées des récurrences fantasy-SF du début des 90’s qui ont fait la belle part à ce que commençait à appeler la presse « la French’s Touch ».
Et arrive en 2018, dans une version améliorée, The Way, digne descendant des titres susnommés. Le support a certes changé depuis l’époque de l’Amiga 500 et de la Megadrive, mais l’esprit impulsé par ses ancêtres reste intact ! Le tout dans un style retro et pixellisé de toute beauté.
Dans The Way, on incarne un explorateur-scientifique de l’espace dont la femme vient de mourir. Alors qu’il aurait pu mener une existence idyllique à boire des bières, laisser traîner ses slips sales dans l’appartement et jouer aux jeux vidéo jusqu’à point d’heure avec ses potes alcooliques, le héros décide de ressusciter la greluche. Franchement, on n’a pas idée…
Par chance, lors d’un voyage sur une étrange planète, le héros et son équipe avaient mis la main sur des écrits laissant supposés qu’il existait un moyen de ramener les morts à la vie. N’écoutant que sa tristesse, notre scientifique déterre le cadavre fraichement inhumé de sa femme et décide de voler un vaisseau pour se rendre sur la planète mystérieuse…

Another Way of Darkness
L’introduction du jeu se situe dans une base militaire où se trouve le navire intersidéral. Pour mener le vol illégal du vaisseau à bien, il va falloir s’infiltrer entre les caméras-lasers, les robots de maintenance et autres systèmes de sécurité améliorés. Heureusement, il sera possible de trouver une arme de poing par la suite afin d’avancer plus facilement. Surtout que voler un vaisseau spatiale n’est pas chose aisée : il faut trouver des codes de lancement, ouvrir la rampe, réparer le fusible qui débloque le vaisseau et charger en énergie le véhicule. Autant de tâches à mener à bien qui vont vous faire des nœuds au cerveau, encore une chance que le héros soit muni d’une panoplie de mouvements conséquente.
Une fois le véhicule volé, le scientifique fera route vers la planète avec le cadavre inanimé de sa pouffia… pétas… (tousse) épouse. Et là, on stoppe le spoiler, vous découvrirez la suite…
Si le passage du hangar est une mise en bouche qui va nous apprendre les mécaniques du jeu, une fois sur la terre promise, la quête commence réellement. Monde fantastique ouvert sur une nature hostile, monument antédiluviens et ambiance onirique rappelant également l’œuvre de Fumito Ueda, village peuplé de natifs extraterrestres, le titre des polonais Sonka est une ode au voyage et au dépaysement.
Pourtant, on pouvait avoir peur au début quant aux mécaniques du gameplay, à savoir les allers-retours successifs et laborieux entre différents tableaux, mais force et de reconnaitre que The Way devient plus expéditif par la suite, et c’est tant mieux !
Entre phases d’actions, courses-poursuites et séances de triturage de neurones, le jeu nous amène dans un melting-pot vidéoludique à deux dimensions qui prend aux tripes, aidé certainement par l’ambiance sonore démentielle.
The Way est également un jeu exigeant, dur, mais jamais punitif. Il arrive de mourir bêtement car on a manqué une plateforme, on a mal calculé un saut, mais les points de résurrection sont bien pensés et ne sont jamais frustrants.

Notre avis
Comparer The Way à des titres plus anciens tels que Another World ou Heart of Dakness est un peu condescendant face au bijou de Sonka. Certes, il emprunte des mécaniques à ses pairs, se rapproche même parfois d’un Shadow of the Colossus (pour l’histoire d’amour, la mort de la promise, dans le gigantisme épuré et post-civilisationnel), mais il serait réducteur de voir The Way sous le prisme de l’unique nostalgie. Le jeu a son ambiance propre, son gameplay à lui et surtout une identité unique. Un diamant de pixels taillé avec amour, une pépite dans l’eShop de la Switch et l’un des meilleurs jeux indés que j’ai pu testé, tout simplement.
À qui s’adresse The Way Remasterd ?
- Aux rêveurs
- À ceux qui veulent voyager depuis leur canapé
- Aux joueurs exigeants