J’ai trois passions dans la vie : vomir dans les tavernes, buter du gobelin et me foutre de la gueule des Nains. J’ai enfin trouvé un jeu qui conjugue mes loisirs favoris.
Par Ishtar !
Un groupe de quatre aventuriers chevronnés revient d’une quête périlleuse, les bourses pleines d’or et des anecdotes débordantes des musettes. Or, que font les combattants aguerris après une mission réussie ? Ils se pintent la gueule à la taverne, qui porte le nom, dans notre cas, de la Monkey Tavern.
La soirée bat son plein, il y a des traces de vomissures partout, mais pour continuer à picoler comme des ânes, nos héros commencent à vendre leur équipement jusqu’à se retrouver en slip et l’haleine chargée de houblon. Par chance, avant d’avoir recourt à la prostitution pour se payer le prochain godet (là, j’extrapole), un étrange individu vient leur parler d’une étrange tour qui possède de nombreux trésors. N’écoutant que leur courage (et surement après une bonne gueule de bois), nos courageux mercenaires partent pour la tour, le cœur empli d’espoir, en espérant s’en mettre plein les fouilles.

L’œil du Beholder
Après une intro assez originale, qui explique pourquoi dans les jeux, même le héros se retrouve toujours en début de partie à moitié à poil, Heroes of the Monkey Tavern vous propose de créer vos quatre mercenaires. Cela peut aller des classes dites « bourrines », genre barbare, aux plus LGBT, comme Prêtre ou Elementaliste. Le joueur dispose d’un panel de visage et des compétences à améliorer selon la classe. Si le schéma de création est assez classique, il n’en reste pas moins efficace et c’est le plus important.
Une fois l’équipe montée, en route pour le premier étage de la tour ! Et là, il y a deux écoles…
- Ceux qui, comme moi, ont connu la grande époque des Eye of the Beholder, Dungeon Master, et qui vont se mettre tout de suite dans le bain.
- Les autres, qui vont prendre une leçon d’histoire vidéoludique sortie des années 90, quand Lagaf’ chantait « Bô bo le lavabo ».
Pour les premiers, Heroes of the Monkey Tavern est le digne successeur de ces micro-RPG, avec le même système de jeu. Si vous aimez le genre ou que vous avez envie de vous prendre un petit coup de nostalgie bienvenue, foncez ! Tous les codes sont respectés et l’aventure est prenante.
Quant à la seconde catégorie, il va falloir prendre quelques lignes pour vous expliquer le concept, histoire de comprendre où vous mettez les doigts.
A l’instar de ces ancêtres, Heroes of the Monkey Tavern est une aventure qui se déroule en vue subjective, dans laquelle on prend possession des quatre héros en même temps. En bas de l’écran, vous avez vos quatre aventuriers avec leurs barres de vie et de magie, mais également les objets en possessions dans leur main gauche et droite.
Les déplacements se font case par case (même si le mouvement est plus fluide, contrairement à Eye of the Beholder) et votre équipe doit explorer un labyrinthe sur plusieurs étages, évitant les pièges tout en massacrant les monstres.
Justement, en ce qui concerne le système de combat, le jeu propose encore une fois du pur classique : il suffit de sélectionner le personnage qui va attaquer avec les gâchettes et de lancer un assaut avec l’arme ou la magie de la main que vous désirez. Sachant qu’il faut un moment plus ou moins long avant pouvoir répliquer, il est nécessaire de continuellement zapper entre les personnages pour vaincre son adversaire. Les combats demandent donc de la discipline et de la coordination, en alternant coups et sorts de guérison, le tout en temps réel. Du classique, on vous dit !
Dungeon Master (option Combat, coeff 4)
Autant vous l’avouer, Heroes of the Monkey Tavern n’est pas un jeu facile à prendre en main. Son concept peut déstabiliser les plus jeunes joueurs, mais même les plus avertis se mélangeront les épées lorsque la tension sera à son comble durant les affrontements. Combien de fois ai-je confondu mon magicien avec mon barbare car j’avais déplacé la sélection de personnages trop à gauche…
Mais rassurez-vous, après un ou deux game over, la maitrise du jeu arrive enfin et l’on peut explorer la tour avec bien plus d’aisance.
Une fois le gameplay dominé, le joueur peut errer dans les couloirs à la recherche de l’escalier qui mène à l’étage du dessus. Serpents, araignées, chevaliers de la mort et autres monstruosités viendront perturber votre aventure (vous donnant de l’expérience en même temps) mais vous pouvez compter sur les équipements que vous trouverez disséminé ça et là pour améliorer votre équipe jusqu’en haut de la tour.

Notre avis
Heroes of the Monkey Tavern n’est pas un jeu à mettre entre tous les gantelets : il demande de l’abnégation et son austérité peut déstabiliser. Si graphiquement il dépasse ses ainés et se vêtit d’atours scintillants, la monotonie des couloirs sera redondante pour certains.
Malgré tout, le jeu est fantastique dans sa catégorie car complet et juste. De longues heures de plaisirs accompagneront les aventuriers chevronnés qui auront passé le cap de la maniabilité, confuse au début. Affronter les huit étages de la tour ne sera pas une quête facile, mais vous vous souviendrez de cette expérience.
À qui s’adresse Heroes of the Monkey Tavern ?
- À ceux qui ont eu un Amiga ou un Atari St
- Aux aventuriers chevronnés
- Aux gamers qui veulent un bon petit jeu pas cher